Présentation de Françoise AMADIEU

D'étonnants tableaux en relief.

Rares sont les artistes qui inventent leur propre technique de création. Françoise Amadieu est de ceux-là. Elle découpe, plie, sculpte une matière insolite pour y poser ses couleurs d'huiles et d'acryliques. Le support de ses oeuvres est le carton ondulé destiné d'ordinaire à finir à la déchetterie. Le carton récupéré est traité, vernis, hydrofugé, rendu solide et perdurable grâce à une technique originale. Ses tableaux sont des bas-reliefs hauts en couleurs dans un style figuratif d'une grande sensibilité et d'une belle fraîcheur.
Françoise Amadieu, se joue de l'espace grâce à cette technique unique de pliage du carton qui dévoile des ombres et crée le mouvement. Elle habille ses personnages en déshabillant le carton pour travailler les matières et créer des volumes. C'est une oeuvre à fleur de peau, toute en tendresse et sensibilité avec ses couleurs tendres quand les sujets sont des liseuses ou des promeneuses, et criantes de passion dans le mouvement de la danse du tango.
Diplomée des Beaux-Arts, Françoise Amadieu a exposé en France et à l'étranger. Ses oeuvres sont dans de nombreuses collections particulières et dans un musée au Japon. Elle réside depuis quatre années dans le Sud-Ouest. Son atelier est dans le Gers.

Ma matière première : le carton ondulé

J'ai découvert le carton voici une dizaine d'années. Auparavant, je travaillais sur papier et toile. La souplesse, la délicatesse de ce matériau pauvre m'a séduite par sa couleur, sa rigidité et sa sensualité. Ma rencontre avec un spécialiste des vernis, m'a permis d'apporter à mes compositions la nécessaire pérennité de l'oeuvre. Je dessine à la craie sur le carton ondulé puis le sculpte au cutter pour créer une matière avec la cannelure qui accroche la lumière et organise les formes. Je peins aux acryliques ou à l'huile, découpe et plie la matière pour faire surgir les éléments choisis. Le façonnage renforce la solidité et la résistance des tableaux peints. Marouflés sur bois, vernis, ils deviennent des bas-reliefs (épaisseur environ 5 cm). Cette technique que j'ai mise au point et améliorée avec le temps, dévoile des ombres et crée le mouvement. Elle habille les personnages en déshabillant le carton. J'aime créer de la sensualité dans le mouvement arrêté des corps.

Ma démarche artistique

Entrer en art, c'est l'engagement de toute une vie, l'engagement de me mettre en harmonie avec la vibration harmonique de la nature, d'en extraire les secret pour générer de la beauté. Le laid peut être beau, le joli jamais, disait, je crois, Braque, sans doute. Il y a des beautés terribles et des beautés délicieuses. Ma tendance propre (ma nature) est d'être une artiste solaire et non lunaire. Je suis plus du côté de Bonnard que de Munch, plus Monet que Freud. Pour moi une oeuvre d'art doit donner de la joie, un plus d'espérance. Pas de concept à la mode, juste un sujet qui est le prétexte à une composition. Comme en musique, il n'y pas pour moi de sens, d'explication à donner. L'oeuvre doit se suffire a elle même. S'il est besoin d'un discours, alors autant écrire et non peindre. Pas de sens donc, mais les sens : le ressenti vibratoire et l'effort créatif pour donner le plus d'intensité possible à cette vibration. Ce qui est aujourd'hui de l'installation me laisse froide, il faut toujours un discours pour tenter de convaincre : c'est de l'étalagisme. Je me sens artiste peintre alchimiste en continuité avec les artistes de l'histoire de l'art. Je fais des tableaux et je trouve cela ultra contemporain. Il y a par là-même une dimension éthique à l'engagement en art : ne pas suivre la frénésie éphémères des modes et des provocations mais se trouver soi-même dans la sérénité fin d'être soi, le plus authentique possible. C'est de cette authenticité que se développe mon originalité.