Ce sont les autres qui en parlent le mieux: "J'ai mis quelques temps à saisir (mais l'ai-je saisi?) la complexité d'un tableau volontairement inachevé pour le témoin que nous sommes - par ce que symétriquement inaccompli – ce qui ne peut être puisque s'il est volontairement inachevé, c'est qu'il est d'abord achevé !
Le paradoxe ne s'arrête pas là, il est dans la liberté même qui nous fait face et qui, alors que nous recherchons son visage absent, nous fuit subitement pour s'élancer vers l'horizon de la démarche emphatique de l'apesanteur. Nous fait-elle face? Elle est conquise; nous fuit-elle? Elle se joue !
L'intitulé du tableau n'est pas non plus ingénu : " La liberté nous guide " relève également du paradoxe – comment, en effet, un être libre pourrait-il être guidé (serait-ce par la liberté elle-même !) sans être immédiatement aliéné? Pouvons-nous alors penser le problème de la liberté et son antinomie (déterminisme et libre arbitre) avec plus que de légèreté, voire de dérision? Pouvons-nous enfin être débarrassés de cette éternelle question, tout simplement en tendant vers une joie nécessaire, à la manière de Spinoza et comme nous le suggère le tableau? Mais c'est une autre question qui surgit... |