Présentation
Avoir un père artiste, graveur et calligraphe, m'a montré la voie de ce bel art. Je me souviens encore de l'odeur de l'encre qu'il utilisait pour imprimer, de l'odeur du cuir lorsqu'il le modelait. Je me souviens de son atelier comme si j'y étais encore hier. C'est à mon tour à présent de perpétuer cet héritage. Mon ouverture à l'autre s'est forgé aux Beaux-Arts de Tournai en Belgique, où j'ai appris à réfléchir et à m'accaparer les choses essentielles. Alors la calligraphie est venue à moi naturellement. Et c'est une évidence. La calligraphie apprend à se retrancher, à méditer, à prendre le temps. L'instrument d'écriture est simplement le prolongement de l'esprit.
A l'âge de huits ans, mon père m'a offert mon premier stylo calligraphique, avec un manuel pour l'apprentissage de la gothique textura. Mon premier amour. Elle représente pour moi toutes les écritures. Elle peut être droite et sévère, ronde et douce, anguleuse et saccadée. La gothique permet la rigueur comme l'extravagance. Elle me fait voyager, et prendre conscience de qui je suis. Elle s'illustre elle-même sans rien demander en plus, ou elle accompagne un texte, un poème. Elle est autant écriture qu'abstraction. Elle permet, comme à son but originel, la juxtaposition des mots et des lettres, de les serrer si fort pour qu'elles ne soient qu'une texture, et à la fois, l'harmonie parfaite entre l'encre et le papier.
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