Présentation de Emmanuelle BERTHELOT

Démarche artistique :

Je suis née en 1972 en Bretagne et je suis autodidacte. Mon premier dessin je l'ai réalisé à l'âge de 7 ans et je m'en souviens encore. A vrai dire je me souviens notamment de la réaction d'enthousiasme de mes proches à la vue du dessin. Cette réaction fût pour moi un "déclic" : Je venais de provoquer une émotion par ma créativité et mon imagination.
J'ai tout de suite trouvé cela magique et génial et me suis demandée si je pouvais attirer l'attention d'autres personnes de mon entourage et surtout provoquer chez eux des émotions?

Aujourd'hui je peux dire de mes oeuvres qu'elles sont toutes issues de cette recherche fondamentale autour de l'émotion. J'ai beaucoup copié, j'ai tenté de peindre la réalité, j'ai réalisé des portraits et non satisfait de moi je me suis libérée des contraintes de la représentativité. J'ai appréhendé la toile blanche et laissé vagabonder mon esprit. J'ai traversé le miroir de l'exactitude visuelle.

Les Couleurs, les Traits, les Droites, les Formes, les Courbes, les Superpositions, les Trans-parences...Une multiassociation de paramètres pour tenter de fixer de l'émotion.
Je donne à voir les passions, les élans du coeur, des concepts métamorphosés dans la forme ou le rythme.

Cette recherche mène à des chemins inattendus !

Ces chemins, plutôt que de les contourner, je les empreinte et je marche vers des paysages intérieurs. Dans cet état, entre rêve et réalité, mon corps et mon esprit ne sont que des instruments au service de l'oeuvre. Je me sens faisant partie d'un Flux dont je ne maîtrise ni le commencement ni la fin.

Je suis dans une dimension du temps n'ayant rien à voir avec la notion linéaire Chronos (temps physique). Une dimension du temps créant de la profondeur dans l'instant (Un temps Dalinien?). J'emprunte une porte sur une autre perception de l'univers, de l'événement, de soi (une perception Huxley?). Une notion immatérielle du temps mesurée non pas par la montre, mais par le ressenti.

Dans cette sorte de détachement à la structure du sens et de la conscience, je me manifeste par une manière virginale, en quelque sorte, de voir, d'entendre ou de penser. Je déambule dans un "multivers" (multiple univers), dans un champ des "possibles" : Malléabilité, Transformation, Plasticité, Métamorphose...

Pourtant, à un moment, je vois se dessiner la fin de l'errance créative. Le tableau s'impose à moi comme une illusion consciente : "Une Illusciente". Un néologisme certes, mais surtout la contraction de deux mots opposés qui caractérise l'état psychique par lequel je passe pour créer.

Je peins des "Illuscientes " : des mélodies colorées de la Rhapsodie émotionnelle.